Éducation
Centre de santé sexuelle : répondre aux questions des collégiens
Dans une salle du collège Albert Camus à Auxerre, Julia Sutter, conseillère conjugale et familiale du Centre de santé sexuelle du Département, pose des dépliants et des préservatifs sur une table. Les élèves de 3e vont bientôt arriver pour deux heures d’information sur la vie affective et sexuelle.
Au cours de l’année, elle et sa collègue Émilie Paulmier verront la totalité des élèves de 3e de l’Yonne, mais également des lycéens, des jeunes dans les missions locales, les établissements spécialisés, les maisons d’enfants à caractère social (MECS)… Soit 6 174 jeunes au 13 novembre 2024.
Julia Sutter commence son intervention par les missions du Centre de santé sexuelle, qui accueille mineurs et majeurs en toute confidentialité. Puis, en présence de l’infirmière scolaire, elle distribue des post-it sur lesquels les élèves sont invités à répondre à une question : « Vie affective et sexuelle : c’est quoi le plus important ? » Chacun étant convié à ajouter, anonymement, les questions qu’il pourrait se poser. « Il n’y a pas de question bête ni de réponse idiote », souligne-t-elle. Les retours évoquent la communication, le consentement, l’amour, la confiance, le respect, la fidélité, le désir, la compatibilité…
« L’objectif de cette mise en commun est de vous permettre de réfléchir sur ce qui est important pour vous » explique Julia Sutter. Petit à petit, la conseillère conjugale et familiale déroule les messages de prévention : « Le consentement est important pour la vie amoureuse et indispensable pour la sexualité. La sexualité, ça n’est jamais obligé. » Ce que montrera par l’image le petit film « La tasse de thé » (on ne force pas quelqu’un à boire une tasse de thé, même si la personne avait accepté au départ). « Il est important de se parler : on demande, et on respecte la réponse. » « Le consentement ne se donne pas pour faire plaisir à l’autre. » « Soyez à l’écoute de votre corps. » Et de rappeler les notions de viol, d’agression sexuelle : « À tout âge on peut dire non, par contre on ne peut pas dire oui à tout âge. »
Elle explique que la loi fixe à 15 ans l’âge du consentement pour une relation sexuelle avec un adulte (avant, c’est un viol ou une agression sexuelle), et que même après cet âge les relations sexuelles entre un jeune et un adulte ayant autorité sur lui(1) sont interdites (influence). Tout comme les rapports sexuels avec des membres de sa famille (inceste, un crime).
Les échanges libres se poursuivent par l’intermédiaire du jeu « Ado sexo », qui permet d’aborder sans tabou les autres sujets de prévention (la contraception, le dépistage, l’IVG, l’homosexualité, les questions de genre, les risques des rapports non protégés…).
(1) Éducateur sportif ou de loisir, enseignant, animateur de colonie de vacances…
Le Centre de Santé Sexuelle, c’est quoi ?
• Pour qui ?
Tous les publics, mineurs ou majeurs. Parce qu’il n’est pas toujours facile d’aborder le sujet de la sexualité au sein de la famille, la loi permet aux adolescents de consulter sans en informer leurs parents.
• Pour quoi ?
Consulter, s’informer : contraception (information, délivrance, suivi), délivrance de la pilule du lendemain, infections sexuellement transmissibles (information et dépistage), relations amoureuses, orientation sexuelle, désir d’enfants, accompagnement de la grossesse, conseil conjugal et familial, démarche et soutien en vue d’une interruption volontaire de grossesse (IVG)… Entretien, consultation médicale (pas d’examen gynécologique à la première consultation) dans la confidentialité et le respect du secret médical.
Tél. : 03 86 49 59 00.
Antennes à Auxerre, Avallon, Joigny, Migennes, Sens, Tonnerre et Toucy.
Propriété du Département, le château de Maulnes à Cruzy-le-Châtel est géré depuis 2020 et pour cinq ans par la société Alfran, dans le cadre d’une délégation de service public.
Grâce à ses choix de déploiement du numérique, le Département a fait de l’Yonne l’un des 50 premiers départements français fibrés à 100 %.
Le Centre de santé sexuelle dispose d’antennes dans sept communes de l’Yonne pour des entretiens mais aussi des consultations médicales touchant à la vie sexuelle et affective. Les conseillères conjugales et familiales effectuent également des interventions sur le terrain, auprès des jeunes notamment.