Conseillère patrimoniale au Crédit Mutuel à Auxerre, Corinne Montheard a eu, il y a deux ans, comme une révélation. Elle rencontre la lieutenante Lydie Hugueny, adjointe au chef de la mission développement du volontariat, qui lui décrit le rôle de sapeur-pompier volontaire. « J’étais à un moment de ma vie où j’avais besoin de me rendre utile et j’ai décidé d’aller visiter le centre de secours d’Auxerre. Quand j’ai vu tous ces camions rouges et la bienveillance de tout le monde, l’accueil même vis-à-vis de ma fille de 10 ans, je me suis sentie en famille. »

À 45 ans, elle décide de se lancer : « J’avais plus de temps pour moi et il était temps de penser à moi. Je n’avais aucune idée de si j’allais être à la hauteur. » Mais elle passe la sélection, et attaque les formations. « J’ai été admise en juillet 2023 et j’ai commencé mes stages en octobre. Mes premières gardes ont suivi. »

Dans ce grand centre de secours, comme dans cinq autres dans le département, celles-ci peuvent être effectuées sur site, sur des périodes de 12 heures (dans les autres centres, le volontariat repose sur l’astreinte). « Nous sommes très encadrés : par un tuteur, une équipe, un chef d’équipe, une sous-direction santé avec des experts psychologues… Je ne connaissais pas cet univers hiérarchisé. » Hiérarchisé et qui la rassure : « J’aime cet esprit de corps et la vie à la caserne. Cela permet d’évacuer. Cet altruisme m’a donné de l’oxygène, dans mon métier aussi. »

Le Crédit Mutuel a signé une convention cadre nationale. Son employeur lui octroie 12 jours par an pour se former ou faire des gardes, selon un planning prédéfini (autorisation d’arriver en retard mais pas de partir en intervention, sauf événements majeurs).

Son indemnisation lui est versée (pas de subrogation). « Mes collègues sont intéressés par ce que je fais et j’aimerais prochainement faire venir quelqu’un pour une initiation. » Une autre petite personne est séduite : sa fille. « Elle voulait être infirmière, et maintenant elle veut être infirmière chez les pompiers… »