Santé
Santé : une aide financière indispensable
Quel est votre parcours ?
Aurore Charpentier. Je suis née à Joigny et infirmière diplômée depuis 2008. J’ai été infirmière en gériatrie, puis infirmière coordinatrice en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Loïc Mesbah Lessire. Je suis originaire de Montpellier (Hérault), diplômé depuis 2007 et arrivé dans l’Yonne en 2015, où je me suis installé en tant qu’infirmier libéral.
Pourquoi avoir décidé de reprendre des études pour devenir infirmier en pratique avancée ?
L.M.L. L’opportunité et la création de ce nouveau métier, le fait d’avancer dans nos champs de compétences aussi. J’avais besoin de retrouver un nouveau souffle dans ma carrière de soignant parce que ce sont des métiers assez prenants où on peut s’user. Et je trouvais que c’était une belle manière de rebondir sur une deuxième partie de carrière. Mon projet, à la sortie du diplôme en 2025, est d’intégrer la maison de santé pluridisciplinaire de Saint-Sauveur-en-Puisaye avec le Dr Da Silva et trois autres de ses confrères.
A.C. Mon projet de devenir infirmière en pratique avancée s’est construit en binôme avec le Dr Burski de la maison de santé pluridisciplinaire de Sens, qui était mon médecin coordinateur en Ehpad.
Qu’aimez-vous dans ce nouveau métier ?
A.C. Le nouveau souffle que cela procure. C’est dur de retourner s’asseoir pour apprendre, mais c’est tellement enrichissant. Les médecins qui nous donnent des cours à Dijon sont passionnés et se mettent à notre disposition pour répondre à nos questions.
L.M.L. Ce sont des cours de 5e année de médecine donc il y a un écart important entre le métier d’infirmier et les connaissances qu’il faut avoir en tant qu’IPA, mais c’est ça qui est passionnant. Là où un infirmier prend la tension et est en capacité de réaliser un électrocardiogramme, un IPA est en capacité de le lire et ensuite d’orienter le patient. Nous sommes là pour libérer du temps médical aux médecins, les aider à suivre leurs patients, en complémentarité, car notre métier premier reste infirmier. Nous ne sommes pas des sous-médecins ou des faux médecins. Nous pourrons renouveler les traitements, effectuer le suivi des pathologies, mais aussi prendre en charge le patient dans sa globalité et lui donner du temps et de l’écoute. Car une pathologie ne se réduit pas à un nom et à un traitement, c’est aussi comment le patient la vit dans sa vie de tous les jours.
En quoi l’aide apportée par le Département est-elle importante ?
A.C. Il y a l’aide financière sans laquelle pour ma part je n’aurais pas pu faire la formation, mais il y a aussi tout l’accompagnement humain dans le montage du dossier et l’intégralité du parcours. Nous nous sentons vraiment soutenus et nous voyons que le Département et l’Agence régionale de santé (ARS) croient au projet.
L.M.L. En tant que libéral, je suis passé à mi-temps donc j’enregistre une perte de revenus, et l’aide financière octroyée par le Département me permet de boucler mon budget. On nous demande de construire un projet professionnel pour intégrer la fac, et de voir que nous sommes soutenus par le Département, l’ARS, la Caisse primaire d’assistance maladie… nous aide à tenir dans ce parcours.
Propos recueillis par Nathalie Hadrbolec
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